mardi 22 juillet 2014

Extrait 3

Pour vous un nouvel extrait :


Chapitre 1 (suite)


Marietta s’apprêtait à calmer les esprits quand la porte s’ouvrit violemment sous la poigne vigoureuse de Martin Fontanier et une bouffée d’air glacial s’engouffra avec lui dans la pièce. L’homme s’ébroua, racla ses grosses chaussures pour en éliminer les traces de neige et de boue et retira son chapeau.
Le visage apparut, rougi par le froid avec de grands yeux sombres sous des sourcils épais qui durcissaient un peu les traits sans pour cela en atténuer la beauté. Il se dégageait de sa haute silhouette, dont la taille atteignait six pieds deux pouces, une impression de force et de puissance qui aurait pu en intimider plus d’un. Pourtant, dans le regard qu’il jeta sur ses enfants, on pouvait lire une infinie tendresse et de sa stature imposante émanait une profonde bonté.
– Papa ! s’écria Émilie en se jetant à son cou.
La fillette, charmeuse, s’agrippait aux épaules de son père comme un petit chat sauvage, embrassait ses joues fraîches et râpeuses. Subrepticement, elle glissa à son oreille :
– Tu m’as manqué, tu sais.
Moitié riant, moitié grondant, Martin se libéra des petites mains qui enserraient sa nuque.
– Laisse-moi respirer, petiote. Tu m’étouffes !

vendredi 11 juillet 2014

Extrait 2



Pour vous, chers lecteurs, deuxième extrait de mon roman :


Chapitre 1


Trois ans plus tôt.

Une lueur blafarde filtrait à travers la fente d’un volet disjoint. Hormis le souffle régulier des enfants endormis, nul bruit ne venait troubler le silence de cette matinée hivernale.
Marietta étouffa un bâillement, ouvrit les yeux et les referma aussitôt. Son corps et son cerveau alourdis de sommeil refusaient de lui obéir. Elle se retourna et décida de s’octroyer encore un instant de paresse, pelotonnée jusqu'au cou dans la chaleur douillette de l’édredon. Elle sentait sur ses joues et son front le picotement familier de la fraîcheur matinale et la vivacité de l’air ne l’incitait guère à émerger de sa torpeur.
Le bêlement douloureux de Bichette qui réclamait sa traite la rappela à la réalité. Aussitôt la longue liste des tâches qui l’attendaient s’imposa à son esprit et elle poussa un soupir résigné.
« C’est l’heure », songea-t-elle en repoussant les couvertures.

Extrait 1

Pour vous, chers lecteurs, premier extrait de mon roman :


Prologue


L’homme descend lentement l’escalier. Les épaules sont voûtées, la démarche est lourde comme sont pesants les pas qu’il lui faut accomplir chaque jour depuis presque un mois.
Dans la pénombre de la cuisine qu’éclaire chichement un ciel maussade et pluvieux, il ranime le feu. Ses gestes sont lents, mécaniques, empreints d’une grande lassitude. Il met la cafetière à chauffer, puis actionne la pompe au-dessus de l’évier. Le contact de l’eau froide lui fait du bien, dissipe les miasmes d’une nuit sans sommeil.
Il n’a pas encore remarqué le petit rectangle de papier posé, bien en évidence, au centre de la table. Ce n’est que lorsqu’il s’assoit devant son bol fumant que son œil le détecte.
Son regard s’attarde sur l’écriture familière, mais il ne bouge pas. Une angoisse sourde le pousse à retarder l’instant où il lira ces lignes qui lui sont destinées. Les yeux rivés sur la trame blanche du billet où son nom se détache en lettres majuscules, il avale, gorgée après gorgée, un café qui lui semble de plus en plus amer.
Il sait que, lorsqu’il aura lu, son pressentiment deviendra réalité. Enfin, il se décide, prend une profonde inspiration et saisit le feuillet.
L’écriture est fébrile, l’encre diluée par endroits par des traces de larmes.
Son visage ne laisse rien paraître de l’émotion qui l’étreint, mais ses grandes mains d’homme tremblent tandis qu’il replie lentement le billet et le glisse dans sa poche.
Maintenant, il sait. Son instinct ne l’avait pas trompé. Le temps s’est figé et il reste là, assis, immobile, pétrifié.
Une main timide se pose sur son épaule. Il sursaute.
– C’est toi, petiote ? dit-il sans se retourner. Je ne t’ai pas entendue descendre.
Adeline se penche et dépose un baiser sur sa joue :
– Bonjour, papa. Comment te sens-tu ce matin ? As-tu réussi à dormir ?
Le timbre de sa voix, étrangement haut perché, sonne faux. Dans cette pièce où le silence des absents remplit l’espace, le désarroi de son père n’en paraît que plus palpable. Les sens en alerte, elle entend la respiration rauque et sifflante qui s’échappe péniblement de la poitrine du vieil homme.
Quelque chose ne va pas. Elle le sent, elle le sait dans son cœur et dans sa tête.
Un frisson la parcourt tout entière. Elle tente de se raisonner. Que pourrait-il advenir de pire que le drame qu’ils ont déjà vécu ?
Elle regarde son père dont les épaules s’affaissent à son corps défendant, et une bouffée de tendresse la submerge.
Alors, pour briser ce silence qui nourrit son angoisse grandissante, elle demande d’une voix dont elle force le naturel :
– Sais-tu où est Marie ? Elle n’était plus dans son lit quand je me suis réveillée.
La réponse tarde à venir, puis elle tombe :
– Elle est partie.
– Comment ça, partie ? Partie où ? Pourquoi ?
L’adolescente le fixe. Une expression d’incrédulité fige ses traits, puis la peur s’insinue, dilate ses pupilles. Martin observe le cheminement d’une souffrance identique à la sienne sur ce visage juvénile que la panique déforme peu à peu.
Il voudrait la prendre dans ses bras, la rassurer, mais il ne le peut pas. Sa gorge nouée devient douloureuse sous l’effort qu’il s’impose. Tout son corps lui fait mal.
Incapable de soutenir plus longtemps ce regard qui s’affole d’angoisse inexprimée, il se lève, enfile sa gabardine et marche vers la porte.
– Je ne sais pas, lâche-t-il enfin, d’une voix sourde. Elle est partie, c’est tout !
Maintenant, il a hâte de sortir, de fuir la pièce confinée où sa douleur est à l’étroit. Il éprouve un besoin irrépressible de marcher dans l’air humide de ce printemps pluvieux pour réfléchir à ce qu’il doit faire et, peut-être aussi, pour pleurer sans que sa fille le voie.

mercredi 9 juillet 2014

BIENVENUE SUR MON BLOG

Bonjour à tous,

Bienvenue sur mon blog où j'ai l'immense plaisir de vous accueillir pour vous présenter mon roman :

"Une vie ne suffit pas" 
publié aux Editions 7 écrit.



Ecrire un livre est un bonheur de chaque instant. Créer des personnages, leur donner vie et les voir ensuite évoluer au fil des pages, presque indépendamment de ma volonté, est un véritable émerveillement. C'est le miracle de la vie, de la naissance, sans les douleurs de l'enfantement.


Un livre prend forme dans l'imagination d'un auteur mais c'est entre les mains d'un lecteur qu'il prend vie.

Voilà pourquoi j'ai créé ce blog. 

J'ai connu le plaisir indicible d'écrire, de donner naissance à un roman mais c'est à vous, chers lecteurs, qu'il appartient de lui permettre de grandir et d'exister vraiment.

Alors, n'hésitez pas, contactez-moi ! Donnez-moi votre avis ! J'ai hâte de vous lire et de vous connaître...

A très bientôt. Ici ou lors d'une séance de dédicaces...